Dans l’Œil du judas

Le vieux Giacomo va mourir. Déjà son esprit lui joue des tours et à ses yeux, la réalité se déforme comme au travers du prisme d’un judas. La nuit, les figures du passé viennent peupler sa solitude et les souvenirs surgissent : l’immeuble qui l’a vu grandir, et qui est toujours là, glacial et effrayant, sur les hauteurs de la ville… Le drame qui s’est joué sous son regard d’enfant, et qui n’a cessé de harceler sa mémoire.

Ce fil nous mène d’un appartement à l’autre, nous arpentons les couloirs pour y saisir, au coin d’une porte, au détour d’un escalier, un petit fragment d’humanité.

Nous plongeons dans un castelet gigantesque, en forme d’œil, comme une caméra plongerait dans l’œil du narrateur, et tout se fait focale, illusion d’optique, jeu d’ombres et de lumières, faux-semblant.

Dans l’Œil du judas, parabole sur la rumeur, le racisme ordinaire et les amours perdues, où nous voyons comment de braves gens, soumis à l’effet de groupe et guidés par quelques esprits réellement diaboliques,  se muent en d’authentiques bourreaux.

 

Naissance d’une rumeur et petits racismes ordinaires

« Contre la médisance, il n’y a point de remparts »

Notre histoire est une parabole, un conte urbain, l’allégorie féroce du « petit » racisme quotidien, celui qui empoisonne nos vies et dresse des barricades entre les êtres et leurs cultures. Nous ne traitons pas ici de conflit planétaire, mais par l’anecdote, la petite histoire, nous tentons de comprendre la grande.

Où naissent les rumeurs ? Comment s’enracinent-elles et meurent-elles seulement un jour? La peur de l’inconnu, le réflexe communautaire, la méfiance envers l’étranger sont-ils le fruit des guerres passées ou plus simplement de la bêtise, de l’ignorance, de cette part sombre de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus vil ?

Les souvenirs de Giacomo Simonini nous mènent de comédie en tragédie et content l’intolérance qui broie même les amours d’enfance dans une impitoyable valse avec la mort.

 

La scénographie

Notre scénographie se découpe en trois espaces de jeu : l’immeuble, qui abrite l’action et l’histoire ; la ville, bleue, comme un océan urbain ; enfin le front de scène qui symbolise l’antre du répit, du pacte avec la mort. Nous nous appuyons sur un procédé de cinéma, quand la caméra plonge dans l’oeil d’un personnage pour nous dévoiler sous forme de flash-back, des traces d’un passé récent ou lointain. Ainsi toute la scénographie est imaginée sous le signe de l’oeil : cadre de scène en forme d’amande, immeuble découpé comme une rétine, l’escalier central la pupille. Le rideau de scène, formé d’éventails, nous permet d’ouvrir comme un iris sur l’ensemble du décor ou sur certains appartements. L’esthétique générale est faite de matériaux bruts, un petit théâtre de bois flotté et de ferraille rouillée.

 

La musique

Petit piano à queue, percussions et cloches, accordéon, banjo, hélicon… la musique, entièrement composée pour la pièce, joue un rôle à part entière dans notre histoire. Elle suit pas à pas les personnages, colore l’image, se fait narrateur et distille une atmosphère de musique de film. Nous passons de lignes mélodiques épurées à des instants d’orchestration plus riche, mêlant boucles, voix, instruments acoustiques ou préparés. Enfin, portés par les musiciens et les acteurs, des chants harmonisés à plusieurs voix rythment la narration.

 

Les marionnettes

Notre technique de manipulation emprunte au théâtre Bunraku japonais, quand 2 voire 3 manipulateurs sont attachés à la manoeuvre d’une marionnette. Ainsi les personnages passent de mains en mains, de palier en palier, d’un étage à l’autre, et l’on distingue dans l’ombre l’étonnant ballet auquel se livrent les manipulateurs.

Dans notre scénographie colorée, nous avons imaginé des marionnettes contrastées et très expressives.

Teintes pâles, regards noirs et troublants, le parti pris esthétique de cette création est l’unité dans le maquillage et les costumes… Une galerie de personnages qui semble sortir d’un film muet.

 

Photos : Vincent Muteau (sauf mention contraire)

 

Voir des extraits de L’œil du judas : FILM ŒIL DU JUDAS – Réalisation Vincent Muteau

 

Le spectacle peut être accueilli en salle, en extérieur (place, théâtre de verdure…) et sous chapiteau. Nous contacter pour les fiches techniques.

Télécharger la revue de presse : RevuePresseOeilJudasWeb

Télécharger le dossier de création : DossierOeilJudas

 

Distribution

Marionnettistes : Stéphane Boireau, Laurent Cabrol, Elsa Dewitte, Tamara Incekara, Cathy Chioetto

Musiciens : Natacha Muet, Arnaud Vidal

Régie lumière : Julien Roure

Régie son : Francis Lopez, en alternance avec Xavier Maury

Régie plateau : Damien Molon

 

Création

Mise en scène : Arnaud Vidal

Musique : Natacha Muet

Scénographie et Décors : Arnaud Vidal et Stéphane Boireau assistés de Damien Molon, Isabelle Bouvier, Gilles Raynaud, Laurent Cabrol, Elsa Dewitte, Benoît Afnaïm, Achil Bras, Koik

Marionnettes : Steffie Bayer assistée de Tamara Incekara, Einat Landais, Anaïs Durin

Costumes : Elsa Dewitte assistée de Laurette Picheret

Lumière : Fabien Viviani

Son : Francis Lopez

 

Co-Production

Théâtre du Rugissant – Ville de Graulhet – L’Athanor, Scène Nationale d’Albi – L’Atelier 231, Centre National des arts de la rue – Théâtre Le Passage, Scène Nationale de Fécamp – Tréteaux de France, CDN

Avec le soutien de : Conseil régional Midi Pyrénées – Aide à la production dramatique DRAC Midi Pyrénées – Spedidam – Adami